C’est dans un petit coin du 12ème arrondissement de Paris que riverains et hébergés de l’établissement Baron-le-Roy (centre hospitalier spécialisé et pension de famille) s’adonnent à l’aménagement d’un jardin commun.
Mis en place avec l’équipe salariée et financé dans le cadre du fonds d’intervention annuel* du CASP, ce projet de jardinage thérapeutique vise à encourager la mixité et les échanges avec le quartier. Pensé sur une première phase de 12 mois, il implique notamment des hommes isolés, souffrant de problématiques psychologiques et d’addictions.
Plus qu’un simple atelier de jardinage, il s’agit de redonner à celles et ceux sachant jardiner le moyen de pratiquer à nouveau et, aux novices de découvrir les bienfaits de la terre.
“J’avais déjà un jardin à Créteil. J’ai découvert la terre à 50 ans, apparemment j’ai la main verte.” Miro, occupant de la pension de famille.
Cueillette, balayage et seringage…
Eté comme hiver les participants aménagent le jardin à leur guise main dans la main. Tout n’est que partage autour de différents sujets, le compost est l’un d’eux :
Qu’est-ce qu’un déchet ? Un tri sélectif ? Comment recycle-t-on ? Tant de questions qui trouvent leur réponse au sein de cet échange entre occupants et riverains.
Au-delà d’être un moyen de regagner progressivement un rythme et de créer du lien, le jardin de Baron-le-Roy semble avoir de vraies propriétés thérapeutiques.
“L’atelier m’aide à me détendre, j’aime donner une âme à ce jardin” affirme Miro.
Et cela ne s’arrête pas là, on pourrait presque déceler chez certain l’éclosion d’un sentiment d’appartenance à travers l’entretien du jardin. Miro poursuit : “je prends ça comme mon travail, sauf que je travaille la semaine et le week-end *rire*.”
Mais attention ! Les occupants ne se sentent pas missionnés pour autant : les ateliers restent avant tout des moments de plaisir.
“C’est que du plaisir, à plusieurs on fait de belles choses. Ça me fait plaisir de voir le jardin évoluer, notre jardin”. Toujours Miro.
C’est cette métamorphose organique qui pousse nos occupants à sortir de leur chambre, arpenter l’extérieur afin de retrouver du dynamisme, et surtout, de l’humain.
« Je n’aime pas rester dans la chambre, j’allume la radio quand je suis seul. Les ateliers de jardinage me permettent de sortir et rencontrer du monde ici vu que je ne peux pas faire monter de gens chez moi. » Hamid, occupant de la pension de famille.
Vous l’aurez compris, l’atelier jardinage puise sa vocation dans le partage, et quoi de mieux dans le partage que la transmission ?
En effet, l’objectif sur le long terme est de voir les accueillis former eux même d’autres personnes. En passant par les travailleurs sociaux aux gens de la pension de famille, toutes et tous pourront prendre conscience du savoir-faire qu’ils détiennent.
Au CASP, l’humain sera toujours au cœur de nos intérêts, et notre conception du partage jamais à sens unique.
*FIA : le fonds d’intervention annuel, regroupe l’ensemble des dons à l’association et permet de soutenir les actions spécifiques de structures et services du CASP pour lesquelles il n’existe pas encore de financement public. *