Santé des femmes et précarité menstruelle : les consultations visent à briser les tabous.

Publié le 25 mai 2023

Aujourd’hui encore, les femmes sont désavantagées dans de nombreux domaines de la vie, incluant des inégalités et des difficultés d’accès à la santé persistantes. La santé étant un domaine essentiel du bien-être, et un levier clé de réinsertion sociale, les équipes du CASP s’engagent au quotidien sur le sujet, en y portant une attention particulière dans les structures accueillant des femmes et des familles en situation de précarité. 

Dans notre Espace Solidarité Insertion (ESI) dédié aux familles, favoriser l’accès aux soins pour les femmes et réduire l’impact de la précarité menstruelle font partie des activités principales autour de la santé. Pour cela, des consultations infirmières et de sage-femmes sont organisées. 

En 2022, 65% des recours à la consultation infirmière interne ont concerné des femmes. Parmi les 129 femmes reçues, 37 (28%) étaient femmes enceintes, dont 31 (83%) sans hébergement au moment du rendez-vous. 

Consultations gynécologiques et suivis de maternité

Par ailleurs, la permanence de sage-femme du service de Protection Maternelle et Infantile (PMI) Hors les Murs organisée au sein de l’ESI permet d’accompagner et intégrer les femmes enceintes qui vivent en situation d’exclusion sociale dans un parcours de suivi de grossesse, et d’effectuer auprès d’un public fortement précarisé des actions d’accompagnement, orientation et de prévention en santé.  

La consultation de sage-femme compte au total 174 femmes reçues, dont 101 (58%) femmes enceintes. Au total 94 femmes (54%) étaient sans hébergement au moment du rendez-vous.  

Les motifs de consultation les plus répandus sont les grossesses sans suivi, ainsi que les problématiques gynécologiques génériques et liées au post-partum. Ces constats confirment l’importance de la permanence de sage-femme et du partenariat avec la PMI, qui a été développé pour répondre aux situations de plus en plus nombreuses de femmes et femmes enceintes en situation de grande précarité, davantage exposées aux risques pour la santé de la femme : grossesses non suivies, non adhésion aux programmes de dépistage et précarité menstruelle. 

Lutter contre la précarité menstruelle

En effet, les femmes accueillies à l’ESI rencontrent souvent des limitations quant au choix des protections hygiéniques, en raison de leur coût élevé et de l’accès restreint à des toilettes sécurisées pour se laver. Pendant leurs règles, certaines femmes utilisent parfois des méthodes inappropriées et dangereuses pour leur santé. Afin de faire face à la précarité menstruelle, les équipes sur le terrain fournissent des produits sûrs au travers de kits d’hygiène, et veillent à assurer aux femmes l’intimité nécessaire pour changer de protections et accéder aux toilettes en préservant leur intimité. 

Un tremplin pour accompagner et orienter

De plus, cette permanence permet de favoriser l’inscription en maternité des femmes enceintes sans domiciliation et sans couverture sociale et d’accompagner vers les soins toutes les femmes, enceintes ou en post-partum, ou non enceintes.  

La possibilité d’orienter rapidement vers les dispositifs hospitaliers et de ville participe par ailleurs de la prévention des évènements indésirables graves liés à des grossesses pathologiques, aux surinfections pour problématiques post-accouchement ou problématiques gynécologiques non traites et aux autres pathologies gynécologiques dont les femmes peuvent être atteintes.  

D’une manière globale, les consultations dédiées aux femmes visent à briser les tabous autour de la santé des femmes, de la santé sexuelle et reproductive, ainsi que de l’hygiène menstruelle.  

En cette journée mondiale de la santé des femmes et de l’hygiène menstruelle, les équipes du CASP rappellent leur engagement au côté des femmes pour améliorer et promouvoir leur santé.

Merci aux partenaires investis à nos côtés sur le sujet : l’ARS, PMI, Règles Élémentaires, Mamama, Banlieues santés et tous les autres…